Avec la Révolution, l’école reçoit pour mission de former les futurs citoyens. L’idéal est celui d’une régénération des individus et de la société. Sur le terrain, la mise en œuvre de cette ambition s’avère complexe, parfois paradoxale. À la fin des années 1790, le dualisme scolaire public-privé s’instaure. Rapidement, les écoles privées l’emportent sur les écoles espérées par la République.
C’est dans le monde rural, moins étudié par les historiens, que se joue principalement ce rejet de l’enseignement public. Régie par les communautés villageoises, l’école s’inscrit au cœur de la vie locale tout autant qu’au centre des résistances opposées aux prétentions des pouvoirs extérieurs. En ce sens, elle est un lieu d’observation privilégié de la rencontre du temps long du social et du temps court du surgissement révolutionnaire. En s’intéressant à la figure des maîtres dans les campagnes du siècle des Lumières et de la Révolution, Côme Simien réussit à démêler, dans une enquête affranchie des discours normatifs, cette grande énigme scolaire de la Révolution française.
Côme Simien est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Membre de l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (IHMC-IHRF), il s’est spécialisé dans l’histoire sociale, culturelle et politique du XVIIIe siècle et de la Révolution.
Prix de thèse 2018 de la Fondation des Travaux Historiques et Scientifiques
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